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Infini point zero

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Infini point zéro


Je me souviens de tes réflexions oranges et symphoniques,
Je me souviens de tes méditations rouges, fantasmagoriques,
Je me souviens de toi, et de ta simple carcasse, beige plastique.
Toi qui arborait tes quatre signes équivalant à plus qu'un simple tout.
Toi qui a vu tant de temps et de sacrifices commis par ton seul orifice.

Comme tant d'autres, j'ai cru en toi, j'ai cru à une éternité sous-entendue,
Que jamais rien tu n'éluderais, que jamais rien tu n'oublierais, oui, j'y ai cru.
Et puis l'age des tentateurs vint à nos portes, déchiquetant ces pieux serments,
Oh, c'est certain, nous survécûmes bien en autarques, pour quelque temps.

De concert, nous combattîmes les machines infernales tout droit importées d'Asie,
Les arrogantes croyaient nous enseigner le bien et le mal, le laser et la 3D.
Combien avons nous démantelé de triangles, de croix, de ronds et de carrés?
Mais vint l'instant ou tu succombas, frappé de plein fouet lors d'une finale fantaisie.

Nous allâmes cependant jusqu'au bout, afin d'honorer l'époque que tu avais enfanté,
Unis dans la douleur et cheminant avec style, pissant sur ces nippones décérébrées.

Jusqu'à l'amer moment ou je me vis déposer ton cadavre si pale à leurs pieds,
Je te revois encore étendu là, processeurs à genoux et péritel sectionnée.

Mais ne crois pas que je pleure à nouveau ce moment,
Car il est bien des choses que je sais à présent.

Je ne puis oublier que si je suis fait de chair tu es fait d'électrons,
Je ne puis oublier que le temps n'est pas linéaire, comme nous le prétendions.
Je ne puis oublier que ta matière renaît sans cesse, et palpite, au rythme de l'émulation.
Nul besoin de Commodore il n'y a pour ta gouverne,
Nul besoin de ton corps car j'étreins ton âme, merci Wilen.


Anarkhya
11/03/2009
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